la Route de la Soie/The Silk Road
"Venez l'esprit ouvert"
avait prévenu le directeur de la Saatchi Gallery de Londres !
En allant à l'exposition "La Route de la Soie" qui a lieu en ce moment au Tri Postal à Lille dans le cadre de Lille3000, je ne savais pas trop ce que j'allais découvrir...
Je n'ai pas été déçue. L'atmosphère étrange qui règne, les oeuvres hétéroclites, extravagantes, surprenantes, parfois mêmes dérangeantes ont fini par me séduite alors même que j'y allais, je dois dire, un peu à reculons...
Je suis sortie sous le charme. Envoûtée. Transportée. A tous les sens du terme.
Je dois dire que les explications affichées auprès de chaque oeuvre m'ont aidée à pénétrer dans cet univers peuplé d'oeuvres très diverses d'artistes contemporains d'horizons différents : Chinois, Indiens, Libanais, Iraniens, Irakiens...
Certaines oeuvres m'ont particulièrement désarçonnée, et j'ai eu du mal à comprendre". sans doute parce qu'elles reflètent de manière très crue certains aspects de notre société pas très "reluisants"...
Il faut dire que certains de ces artistes sont très controversés chez eux aussi. C'est le cas de Sun Yuan et Peng Yu avec leur "Old persons Home" peuplé de vieillards qui se déplacent en fauteuil roulant.
Passer au milieu d'eux qui bougent "mécaniquement" m'a vraiment mise mal à l'aise...
Tout comme le "Chinese offspring" de Zhang Dali avec ces êtres suspendus tête en bas au-dessus de nous...
Dans cette expo, il y a du noir, du sombre, mais aussi de la couleur et de la lumière.
Le désespoir y côtoie l'espoir, le passé l'avenir, comme dans ce village-maquette de "Calandia", situé en Palestine entre Jérusalem et Ramallah, ode à l'espoir malgré cette allure de camp ravagé.
D'autres sculptures comme le bas relief de Liu Wei interpellent lorsqu'on prend conscience de la matière qui les compose...
La femme n'est pas absente de cette exposition. Elle y est même très présente, que ce soit à travers les "Tehran prostitutes" provocantes et burlesques de l'Iranienne Shirin Fakhim ou les icônes voilées de la photographe Iranienne également Shadi Ghadirian déclinées de manière provocante autour d'objets du quotidien qui l'aliènent autant que le voile qui les recouvre...
A chaque nouvelle salle, des oeuvres interpellent, émeuvent, étonnent, surprennent , éblouissent, questionnent...
Et puis il y a cette mise en scène qui m'a vraiment impressionnée, celle des "Ghost" (fantôme), remarquable, de Kader Attia, fragiles sculptures creuses en aluminium, figées dans une sorte de recueillement mystérieux...
La Route de la Soie a bien rempli son rôle, elle qui dès la plus haute antiquité mettait en contact le monde de la Méditerranée avec la Chine. Elle m'a emportée dans un autre univers l'espace d'une visite.
J'espère que je vous aurai fait partager mon enthousiasme... et donné envie de venir voir cette exposition unique.
Toutes les photos peuvent être agrandies d'un clic !
Pour lire les explications "en grand" (pour ceux que cela intéresse)
cliquez sur les liens ci-dessous :
Ash head
Young Mother
Tower of infinite problems
Absence of assignable cause
Chinese Offspring
Portrait of Mao
Tar man
Love it ! bite it !
Like Everyday Series
Her suburban dream
Ghost