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2 juillet 2012

Comme un poisson dans l'eau...

poissons

Elle avançait au hasard dans les rues de la ville.
Il faisait chaud. une chaleur lourde et pesante, étouffante. Sèche. Pas un souffle d'air.
Elle avait la gorge en feu et ses yeux piquaient, irrités par la clarté vive de cette après-midi brûlante.
Un portail en fer forgé un peu rouillé attira son regard. Derrière, quelques arbres tendaient leurs branches lourdes de feuillage épais. Elle s'avança. Il était entrebaillé et elle ne résista pas.
Elle fit légèrement grincer le lourd vantail sur ses gonds et se faufila dans ce jardin luxuriant.
Instantanément, elle se sentit bien. Apaisée. Exaltée aussi.
Ses yeux s'habituaient à l'ombre.
Elle avançait comme si elle connaissait déjà les lieux. Comme si elle avait déjà parcouru mille fois ces petites allées ombragées et paisibles. Comme si à chaque tournant, elle savait ce qui l'attendait.
Un papillon orangé frôla son épaule et voleta de fleurs en fleurs jusqu'à un massif de magnifiques agapanthes bleues qui lui offraient généreusement leurs ombelles. Elle le suivit.
Plus loin, des cactus jaunes s'agripaient à un vieux palmier au tronc déchiqueté et partaient à son assaut avec une énergie qu'elle n'aurait pas imaginée. Elle n'avait jamais vu de si grands cactus.
On entendait quelques bruissements d'ailes... Ou n'était-ce que le frémissement des feuilles dans les arbres au-dessus d'elle...
Soudain un cri lugubre déchira l'air et elle frissonna malgré la chaleur.
Mais elle se rappela alors le paon qui  criait parfois, dans le parc des voisins de sa grand-mère, au temps de l'enfance, et elle se sentit rassurée.
Elle continuait à avancer, portée par un désir plus fort qu'elle.
Elle n'avait pas peur.
D'étranges arbres déployaient leurs racines comme des parasols, suspendus entre ciel et terre. Elle se dit qu'autrefois, elle aurait sûrement fait de merveilleuses cabanes entre leurs liens noueux et cela la fit sourire.
Bientôt, un léger clapotis se fit entendre au détour du sentier et ses pas la menèrent vers un bassin de pierre moussu qui trônait au milieu d'une clairière calme et baignée d'ombre et de lumière.
Elle s'approcha sans bruit et découvrit une fontaine remplie d'eau à la fois claire et sombre, où le soleil jouait parmi les pierres.
Des myriades de petits poissons colorés s'approchèrent de la margelle en un ballet improvisé silencieux et plein d'élégance. Ils nageaient gracieusement au milieu des confettis de feuilles sèches qui recouvraient la surface du bassin.
Elle était sous le charme et
se sentait comme ces poissons dans l'eau.

Elle avait oublié la ville, la fatigue, la touffeur de l'air. Elle avait oublié ce qu'elle était venue faire ici.
Et elle se dit que le Paradis, s'il existe, devait avoir sans doute ces couleurs-là...

MLS - 01/07/2012

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Commentaires
M
Après un passage, incognito, devant ta fenêtre si bien fleurie, j'ai fait, avec toi, une promenade calme et reposante dans "cet Eden" enchanteur!<br /> <br /> Fascinée par le ballet coloré des poissons...seul le cri du paon m'a tirée de ma rêverie!!!<br /> <br /> Très beau!<br /> <br /> Merci et bisous.
T
Superbe banière , pleine de fraîcheur et d'odeurs suaves des roses !<br /> <br /> <br /> <br /> Quant à la poésie , on la "vit"... je crois même avoir entendu les cris du paon "Léon" de nos voisins ! c'était bien lui ?
P
C'était le paradis..... bien sûr... Bisous
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