Vacances : carnet d'images # 6

J'ai toujours aimé les fenêtres...
Peut-être parce qu'elle réfléchissent lentement,
comme dit si bien Claude Roy...

La fenêtre fermée

La fenêtre fermée n’en réfléchit pas moins
Le monde qu’elle tient à l’écart d’elle-même
Les gens qui n’en finissent jamais de passer
Le ciel qui ne sait s’arrêter d’être ciel
Et la maison d’en face à l’ancre de ses pierres
De son toit de ses murs de son poids de maison

 La fenêtre fermée n’est pas très sûre d’elle
Ni d’être ce qu’elle est ni de voir ce qui passe
La fenêtre fermée tournée vers son envers
Donne à la nuit dedans des nouvelles du jour
Et parle à la chaleur du froid qu’il fait dehors

 La fenêtre fermée réfléchit lentement
Et triste traversée taciturne tapie
Rêve de retenir et de garder pour elle
(rien qu’un petit moment préservé de s’enfuir)
Ce chat ou cet enfant qui marchent dans la rue
Et traversent son eau sans y laisser de trace.

Claude ROY (Poésies)

Comments

[Line]

Patriarch -> c'est justement ce qui m'a plu...
Mamie -> Oui, ça nous rappelle des souvenirs...

[Mamie]

C'était tout à fait çà! dans nos villages! des maisons aux murs épais et de petites fenêtres pour préserver du froid...Certaines habitations, magnifiquement rénovées en ont gardées, et, de jolies potées de géraniums lierre les agrémentent aujourd'hui...
J'adore la poésie qui accompagne la photo ; c'est tellement bien dit!
Bisous.

[patriarch]

rustique comme fenêtre, mais j'aime. Bises