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23 octobre 2015

D'autres rêves...

Restons dans le domaine du rêve, avec ce texte, écrit sur une de mes photos.

ciel

Rêves

Parfois le ciel ouvrait son cœur. Et le vent déployait ses ailes jusqu’à s’y dissoudre.
Il ne faudrait pas chercher de réponses aux questions des enfants.
Je te l’ai toujours dit quand tu te promenais avec moi, tes rêves accrochés au poignet comme autant de ballons d’hélium prêts à s’envoler.
Tu me donnais, confiante, ta main et j’aurais pu t’emmener jusqu’aux frontières impalpables des pays inventés. Nous les aurions franchies d’un saut léger, sans même nous rendre compte que l’air n’était plus le même.
Les rêves n’ont pas besoin de cette apesanteur qui les immobilise. Toi tu le savais avant même que d’avoir appris. Les rêves fleurissaient verts dans ta tête. Tu étais un jardin de rêves.
J’aimais bien quand tu peignais à coup de mots brillants les images que toi seule voyais. L’irréel s’habillait alors de mille couleurs aux saveurs indicibles. Et pourtant j’en sentais le goût au fond de ma gorge. Tu sais, un peu comme ce souvenir sucré qui reste sur la langue longtemps après qu’on ait sucé un bonbon jusqu’à l’avoir fait disparaître.
Tu transportais avec toi un bagage inutile et précieux, le trésor de l’enfance. Ce fardeau si léger et si lourd qui se disperse à chacun de nos pas sur les chemins tortueux de la vie. Je t’enviais cette richesse-là. 
Toi, tu aurais voulu avoir déjà toutes les réponses aux questions pas encore posées. Tu ne pouvais pas savoir que c’était toi la plus riche des deux. Toi qui savais tout sans savoir puisque tu étais libre de tout inventer.
Tu n’aurais lâché ma main pour rien au monde, mais c’est moi qui suivais tes pas.
Et je t’ouvrais mon cœur comme le ciel. Et tu t’y engouffrais. Et le vent déployait ses ailes jusqu’à nous dissoudre.
Tes questions d’enfant restaient sans réponse. Tu me faisais grandir.
Et j’étais comme ces ballons d’hélium accrochés à tes poignets, plein de rêves et d’espoir.
Et soudain tu ouvrais ta main et ils s’envolaient loin. Et j’entendais ton rire comme un fracas de verre résonner entre les nuages. Et tu criais tes rêves, et je les regardais partir.
Et moi je restais là. Ancré sur ces chemins de hasard familiers. Et la trace improbable d’une goutte de rêve s’écrasait sur mon front. L’un d’eux s’était brisé.
Et j’entendais ta voix s’éloigner sans retour.
Il ne faudrait pas chercher de réponse aux questions des enfants.

© MLS 22/10/2015

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Commentaires
M
Surprise ! <br /> <br /> Hier soir en découvrant ce nouveau billet (que j'attendais...) je suis restée sur ma faim, mes yeux (encore embrumés) jouaient à cache-cache avec les mots..!<br /> <br /> Ce matin, je l'ai relu deux fois d'emblée, emportée dans mes souvenirs d'enfance...<br /> <br /> Combien de découvertes ai-je faites dans le ciel? j'avais 6 ans environ alors ; Je pouvais scruter cette immensité sans risque de trébucher, totalement sécurisée, mes mains bien ancrées dans celles, oh combien chaleureuses et protectrices de mes grands parents maternels!<br /> <br /> Je décrivais avec précision ces images irréelles... déçue quand je posais la question :"<br /> <br /> vous ne le voyais pas vous?" par leurs réponses négatives... "c'est trop haut, on n'y voit pas aussi bien que toi, nous..! comme pour se rattraper et ne pas me contrarier...!<br /> <br /> <br /> <br /> Tes connaissances et ta façon de maitriser les mots sont captivants dans quelque forme de littérature que ce soit!<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai passé un bon moment...!<br /> <br /> Merci et gros bisous.
J
c'est impossible ce que tu écris ce que tu décris,je l'ai vu je l'ai senti, cette richesse de l'enfance j'en suis pauvre et presque sombre maintenant, mais tes mots éclairent les jours qui nous restent. oh combien je te préfère dans cet exercice même si ton texte sur les dessins de ton ami est léger, vaporeux et très adapté à ses représentations graphiques, je n'y retrouve pas l'expression de cette réalité qui font de tes écrits cette chose admirable qui m"émeu à chaque fois. (tu as fait particulièrement fort ce coup ci). Bises jean marie et Patou.
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