Aube
Je nous souhaite à tous, au crépuscule de ces jours qui s'achèvent, à l'aube de cette année nouvelle, de trouver encore les mots, d'inventer toujours des rêves, et d'aimer sans fin.
Belle année 2017 !
Aube
Quand la nuit aura lavé les lumières du jour, tu accrocheras sur le fil de tes rêves la lessive mouillée de tes espoirs neufs. Tu les regarderas trembler au vent du temps qui passe. Ils brilleront encore des guirlandes d’eau claire qui ourleront leur ombre.
Tu entendras chanter les voix frêles de l’aube et tu reconnaîtras les paroles si longtemps tues. Elles réciteront sur la gamme des heures qui restent à écrire, les souhaits inouïs que l’on n’ose pas dire. L’air parlera de paix, d’éclats de rire brisés, d’avenir à écrire à l’encre blanche des colombes tombées en plein vol. Le soleil brodera de ses rayons fidèles les silhouettes nues d’enfants inconnus aux quatre coins de la cour de récréation du monde. L’écho de leurs sourires te poursuivra longtemps, à l’abri factice et navré de tes mains trop confiantes. Tu aurais voulu laisser la vague bienfaisante des amours qui se nouent recouvrir de son sable tendre les cris et les plaies sombres, mais leurs couronnes d’ambre hérissent d’épines sanglantes tes remords vains en cortège de larmes.
Tu sais qu’il te faudra du temps, la grande marée d’heures, la patience en naufrage et le respect des hommes qui n’offrent dans leurs yeux que l’immense crevasse des incompréhensions. D’avance tu te noies dans l’espérance mille fois promise et le pardon tant de fois refusé. Tes yeux croisent les yeux de cet autre sans forces. Tu instilles la tienne même si tu n’y crois plus. Le château de bois clair de tes espoirs têtus brille de mille feux dans le soleil du soir et tu l’offres en bouquet au monde qui va naître.
Demain agite ses draps blancs à la fenêtre ouverte de l’année qui s’éveille. C’est un signe de paix, rebelle et conquérant, et je regarde fièrement la corolle d’ivoire de ton sourire confiant répondre tendrement aux sourires inconnus des fenêtres jumelles. Sur le fil des heures se posent un à un tes espoirs et tes rêves. Ils fleurissent déjà. La moisson sera belle.
© Marie-Line Saltel-Bayol - 30/12/2016