P comme.... perce-neige
Il faut bien ça pour garder le moral avec ce temps de pluie et de tempête, ce ciel gris et bouché, et toute cette eau qui tombe sans répit...
Oui, il faut bien ces quelques têtes blanches aperçues au jardin, frêles sous les bourrasques, mais vaillantes et fidèles au rendez-vous chaque année, quand les jours n'en finissent plus d'être trop courts malgré les précieuses minutes gagnées chaque jour...
Je les aime, mes "Candlemas Bells", mes "Schneeglöckchen", mes perce-neige, premiers espoirs d'un printemps encore lointain...
A seconde
vue,
il y a beaucoup de choses très lisibles.
Il y a la femme au feu d'hiver
qui s'en retourne vers ses murs
pour en allumer un autre :
celui de l'âtre essentiel
reflété dans les yeux des enfants,
les yeux des anges de l'hiver.
Au soir soudain, tombé bref comme vol de faucon,
les gens du lieu s'inhument devant leurs feux
et dans leurs rêves.
Ils attendent
la grande exhumation,
la grande exaltation qui s'annonce
comme le petit cri têtu du perce-neige
et le lent,
grondement de vie
sous la vitre de l'étang gelé.
Paul ANDRE
Extrait de "Le petit cri têtu du perce-neige"
Editions Les déjeuners sur l'herbe - 2005